Le mois dernier, la CNIL a ordonné à Google de retirer de la liste des demandes "du droit d'être oublié" dans le monde entier, et pas seulement des propriétés européennes de Google. Google a publié un article dans un blog dans lequel il déclarait qu'il ne se conformerait pas aux exigences du régulateur français:
Alors que le droit d'être oublié peut maintenant être la loi en Europe, ce n'est pas la loi au niveau mondial. Si l'approche proposée par la CNIL devait être adoptée comme norme de réglementation de l'Internet, nous nous retrouverions dans une course vers le bas. Au final, Internet serait aussi libre que l'endroit le moins libre du monde.
Nous avons travaillé d'arrache-pied pour mettre en œuvre le droit d'être oublié en Europe, et nous continuerons de le faire. Mais par principe, par conséquent, nous ne partageons pas l'opinion de l'affirmation de la CNIL d'une autorité mondiale en la matière et nous avons demandé à la CNIL de retirer sa mise en demeure.
Selon la décision de la Cour de justice des Communautés européennes de mai dernier, les résidents européens peuvent demander aux moteurs de recherche de supprimer certains liens apparaissant lors de la recherche de leur nom, à condition que les informations apparaissent "insuffisantes, non pertinentes ou obsolètes ou excessives … in la lumière du temps qui s'était écoulé ".
Conformément à la décision du tribunal, plus d'un quart de million de demandes ont été traitées au cours de l'année. Le géant de la recherche a donc retiré 369 402 URL (41% du total des demandes) de toutes les versions européennes de Google Search.
Cependant, à la demande de la CNIL, Google a déclaré que l'ordre était "disproportionné:"
Nous pensons qu'aucun pays ne devrait avoir le pouvoir de contrôler le contenu auquel une personne d'un autre pays peut accéder. Nous pensons également que cet ordre est disproportionné et inutile, étant donné que la très grande majorité des internautes français - actuellement environ 97% - ont accès à une version européenne du moteur de recherche de Google, telle que google.fr, plutôt qu'à Google.com ou à toute autre version de Google.
Une porte-parole de la CNIL a déclaré que le régulateur examinerait la déclaration de Google et qu'une décision finale serait prise dans moins de deux mois:
Nous avons pris note des arguments de Google, qui sont principalement de nature politique. La CNIL, par contre, s’appuie sur un raisonnement strictement juridique.
Si les deux parties ne parviennent pas à un accord, Google s'exposera probablement à des amendes en France pour avoir refusé de se conformer aux règles du pays.
Source: Google Via: Reuters